Souffle de la lumière dans le crane : Kapâlabhâti

Dans l’état ordinaire nous sommes constamment en train de penser, et même quand nous ne l’exprimons pas extérieurement c’est à l’intérieur un verbiage et un défilé d’images incessant qui continue jusque dans nos rêves. Le premier objectif de kapâlabhâti est une sorte de nettoyage mental se vider de l’encombrement des pensées et du stress qui s’accumulent au quotidien ; amener un état léger, détendu, reposé, frais et lumineux du mental, qui se déconditionne peu à peu de la pesanteur de l’état de conscience habituel.

Technique

On ne travaille que l’expiration. C’est une succession d’expirations puissantes et rapides produisant un son de frottement de l’air dans le nez. Environ une centaine d’expirations à la minute.

Expiration : expulser l’air par les narines, un peu comme si on se mouchait, tout en rétractant d’un seul coup le ventre.

Inspiration : relâcher immédiatement le ventre, ce qui a pour effet de faire entrer un peu d’air.

L’expiration est donc très active alors que l’inspiration est passive.

Concentration : les yeux fermés, fixer le regard vers le haut, au centre du front. Essayer de voir un point et de dire mentalement le son “Om” à chaque expiration.

Durée : faire une à cinq minutes de souffle, puis s’arrêter en laissant aller le souffle et en l’observant. A cet instant il peut très bien s’arrêter, continuer légèrement ou normalement, se contenter d’observer sans intervenir. Rester ainsi une trentaine de secondes. Recommencer deux ou trois fois.

La posture

Prendre une posture assise en s’asseyant éventuellement au bord d’un petit coussin ferme.

Redresser le dos à la verticale. Pour cela, basculer le bassin vers l’avant, creuser les reins, rentrer un peu le ventre, redresser et ouvrir la poitrine, détendre et abaisser les épaules, étirer la nuque en rentrant un peu le menton et reculer légèrement la tête de manière à ce qu’elle se place vraiment à la verticale dans le prolongement de la colonne.

Serrer légèrement l’anus et le maintenir ainsi durant toute la pratique.

Fermer les yeux, faire converger le regard sur le point entre les sourcils.

Prendre le geste de la sagesse avec les mains : bout de l’index calé fermement dans la première pliure du pouce, les trois autres doigts tendus et serrés les uns contre les autres. Les paumes des mains sont tournées vers le plafond, le dos des mains est posé sur les genoux.
La pointe de la langue se place contre la partie molle du palais. Voir et sentir la colonne, l’axe complètement dressé, tendu vers le haut entre la base ferme, serrée, et le point entre les sourcils, lumineux. Sentir la poussée du bas vers le haut.

Remerciements à Olivier Clair, professeur de Yoga, écrivain.

olivierclair.fr