La Puissance du Panchakarma et l’Éveil de l’Auto-Guérison

Je suis actuellement en Inde pour vivre un Panchakarma tout en accompagnant des clients dans leur retraite de santé. Ce voyage est une occasion unique de plonger dans la pratique traditionnelle de l’Ayurveda. Chaque jour est une révélation, en particulier après mes conversations enrichissantes avec le Dr Prajith, un médecin ayurvédique reconnu pour sa vision à la fois authentique et moderne de la santé.

Dr Prajith m’a expliqué que, comme la médecine allopathique moderne, certains traitements en Ayurveda visent à soulager les symptômes. Cependant, dans le cadre d’une retraite de santé ou d’un Panchakarma, l’approche est différente. Ici, les soins ne se limitent pas seulement à traiter les manifestations physiques, mais cherchent à rétablir un équilibre profond au sein du corps et de l’esprit. Ce processus va bien au-delà de la simple disparition des symptômes.

L’une des révélations les plus surprenantes que j’ai reçues de la part du Dr Prajith concerne ce qu’il appelle « le gène d’auto-guérison ». Selon lui, chaque être humain possède une séquence génétique spécifique qui favorise l’auto-guérison. Ce gène est particulièrement actif durant l’enfance, puis il devient « dormant » au fil des années. Ce qui m’a fasciné, c’est que l’objectif d’un Panchakarma, lorsqu’il est suivi sur une période de trois à quatre semaines, est de réactiver ce gène en s’appuyant sur l’accumulation progressive de soins intensifs.

Grâce à cette réactivation, le corps entre dans un état de guérison naturelle, où il est capable de se régénérer et de retrouver son équilibre interne. Parallèlement, des traitements symptomatiques sont également appliqués pour accompagner ce processus global, mais l’accent est mis sur la rééducation du corps à guérir de lui-même.

Je lui demandais de reformuler pour saisir tous les détails de ses explications, et il a utilisé une métaphore qui m’a permis de mieux comprendre ce concept. Il a comparé ce mécanisme à celui de l’hibernation chez l’ours polaire. L’ours possède un gène qui lui permet d’entrer en hibernation. Lorsqu’il est éveillé, ce gène reste inactif, mais il s’active lorsque certaines conditions sont réunies : une accumulation suffisante de graisse et de nourriture, combinée aux facteurs saisonniers. Une fois ce gène activé, l’ours peut hiberner pendant la durée nécessaire pour survivre à l’hiver.

De la même manière, le Panchakarma, par son approche cumulative et intensive sur plusieurs semaines, crée les conditions nécessaires pour activer ce gène d’auto-guérison chez l’être humain. Les soins ayurvédiques, l’alimentation, le repos, et les thérapies spécifiques agissent comme des catalyseurs qui permettent au corps de retrouver ses capacités naturelles de guérison, souvent mises en sommeil à l’âge adulte.

Cette expérience en Inde, et plus particulièrement mon échange avec le Dr Prajith, a changé ma perception de l’Ayurveda. Il ne s’agit pas seulement de traiter les symptômes visibles, mais de rétablir un équilibre fondamental au cœur de l’être, en réveillant les capacités d’auto-guérison que nous avons tous en nous.

En tant que thérapeute, cela m’a profondément inspiré. Je repars de cette expérience avec une vision renouvelée de l’importance des soins ayurvédiques et du Panchakarma.
Favoriser des pratiques régulières préventives simples et ne pas attendre une pathologie pour prendre sa santé en main.

Avec gratitude et bienveillance
Alexandre Pèpe