Fait trivial souvent oublié, se toucher ou se faire toucher de façon positive est crucial pour la survie de l’homme.

La place occupée par le toucher est investie par de nombreuses pratiques ou techniques visant l’épanouissement des individus ou la disparition de troubles ou pathologies diverses. La plus répandue de ces pratiques est le massage, appliquée par exemple aux prématurés.

Le toucher et sa qualité naissent d’un état de pleine présence, voir méditatif, ou d’acceptation totale sans jugement selon l’ayureda.

On a récemment montré la complexité du toucher. Chez le fœtus humain, c’est le premier des cinq sens à se développer même s’il ne s’agit pas d’un sens indépendant des autres. Le sens haptique permet notamment, chez l’homme, de mieux connecter la vision et l’audition, et peut même significativement faciliter l’apprentissage de la lecture chez l’adulte.

Le toucher, aussi appelé tact ou taction, est l’un des sens extéroceptifs de l’animal (dont l’humain), essentiel pour la survie et le développement des êtres vivants, l’exploration, la reconnaissance, la découverte de l’environnement, la locomotion ou la marche, la préhension des objets et la nutrition, le toucher d’un instrument de musique, la recherche de l’exposition solaire ou la quête d’un espace agréable, les contacts sociaux, la sexualité…

En considérant la peau comme l’organe le plus important du corps, du moins par son étendue, et connaissant la densité du réseau nerveux de l’épiderme, il est compréhensible que le toucher permette les sensations les plus fortes, agréables ou douloureuses et qu’il constitue un générateur non seulement de plaisirs d’une grande variété, mais aussi de sentiments parmi les plus profonds :

« Faites les gestes, et les sentiments entreront dans le cœur. »

— Confucius

« Les mains sur la peau touchent l’âme à vif. »

— Christian Bobin

Le potentiel érogène du toucher lui confère une place centrale dans la vie des êtres humains : il est à l’origine de relations d’attachement et permet des échanges sélectifs avec d’autres personnes. Des expériences sur de jeunes singes, et même sur des rats ont montré le rôle vital des caresses dans l’équilibre psychique et même physique.

« D’autres expérimentateurs s’intéressant aux rats ont montré que les animaux caressés sont détendus, calmes, souples, confiants et même audacieux, leur apprentissage est meilleur, leur croissance plus rapide, leur résistance aux affections plus grande, leur cerveau plus lourd. Par contre, les rats recevant les soins minimaux dans la stricte indifférence sont tendus, agités, craintifs et agressifs. »

— Dr Gérard Leleu, Le Traité des caresses

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« La puissance du toucher – Une nouvelle approche du massage », Marie-Claire Zimbacca

Le massage a été dans les temps anciens une thérapie populaire, un véritable art de vivre cultivé à tous les niveaux de la société, du notable à l’esclave. Le « toucher » est aujourd’hui le mal-aimé de nos cinq sens. Marie-Claire Zimbacca, dans cet ouvrage, réhabilite le sens du toucher par le massage. Pour nous aider à nous familiariser et en comprendre ses bienfaits, l’auteur nous donne quelques notions physiologiques, pour aborder ensuite les différents massages qui vont du simple confort du nourrisson aux personnes âgées. Elle nous apprend aussi l’importance du geste du masseur, l’automassage, le massage réparateur après un accident ou un acte chirurgical, notamment après chirurgie plastique. En dernier lieu, elle dispense quelques conseils d’hygiène et de prévention indispensables à notre équilibre. De nombreux témoignages accompagnent ce livre qui devient une véritable initiation pour tous.

« Les bienfaits du toucher« , Tiffany Field
Les sociétés occidentales se sont détournées du toucher, qui est pourtant l’un des sens les plus essentiels. S’appuyant sur les travaux pionniers (Ashley Montagu, Harry Harlow) et sur les études récentes, T. Field montre ici les conséquences physiques et mentales d’une déprivation sensorielle, et rappelle que les mains transmettent chaleur et affection.