Une autodérision constructive

On connaît tous un ami  toujours jovial, plein d’autodérision, pour qui les galères du quotidien sont des occasions de faire marrer la galerie. Pas besoin de coussin-péteur pour mesurer la futilité de notre existence et la sottise de certains (beaucoup) de nos soucis. 

Ça aide à prendre du recul. Non, tous les tracas ne se valent pas. Certains pèsent largement moins lourd que d’autres sur la balance de nos journées, alors autant envoyer valser les plus légers. Ça aide à relativiser et ça permet de mieux se concentrer sur les « vrais » problèmes. Soyez bougon mais écolo : faîtes le tri dans vos soucis.

Ça aide à retrouver sa bonne humeur. Breaking news : rire aide à instaurer un climat de bonne humeur dans notre esprit et dans celui des autres. Et en plus, on découvre souvent que nos voisins ont sensiblement les mêmes ennuis que nous. Alors autant en plaisanter ensemble, le temps que l’amertume s’estompe.

Ça fait dédramatiser. C’est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle : il y a toujours pire que nous. Allez creuser un peu du côté noir de vos pensées et faîtes confiance à votre cerveau, vous êtes capables d’imaginer mille autres circonstances qui auraient pu aggraver encore davantage votre cas. On a souvent de la chance dans son malheur, le tout, c’est de s’en rendre compte.

Ça aide à rebondir. Le vieux Winston Churchill nous a laissé cette phrase fabuleuse : « Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Alors foncez, foirez-vous, roulez-vous dans la boue de l’échec et relevez-vous joyeusement, prêt à tenter d’enjamber la prochaine flaque. Riez de votre bouille mouchetée par les éclaboussures.

Ça attire la sympathie. Qui peut se lier d’amitié avec un Mr Perfect, qui collectionnerait les succès, sans que jamais sa canette de soda ne se coince dans le distributeur ? Parler de ses soucis et parvenir à en rire, c’est un peu dire à son prochain « moi aussi, tu n’es pas le seul » et lui permettre de porter à son tour un nouveau regard sur ses galères.

Ça fait des histoires à raconter. La vie est trop courte pour ne garder des mauvais jours que l’amertume et la rancœur. Si l’on peut tourner en dérision les moments qui nous nous ont désespérés autrefois, il ne faut pas se le refuser. Vos arrière arrière petits enfants (on y croit !) sauront que la vie n’est pas faite que de moments parfaits, ils voudront aussi entendre les récits de vos mésaventures pour savoir comment vous vous en êtes relevé. Commencez dès maintenant votre collecte !

On se pardonne plus facilement, on est moins dur avec soi-même tout en étant très lucide sur sa situation. Les mauvaises nouvelles s’avalent mieux avec un verre d’eau, le rire peut devenir la grenadine qui fera passer la pilule. À la vôtre !

Bien sûr, on ne parle pas ici des gros soucis qui méritent un accompagnement médical ou social. Néanmoins, on a tout à y gagner à s’entraîner à l’autodérision avec les petits bugs sans conséquence.
Et si ça vous aide aussi de rire des tracas qui prennent plus de place dans votre cœur, alors allez-y, autorisez-vous cette légèreté si vous en éprouvez le besoin. Il n’y a pas de mal à défier les lois de la pesanteur de notre existence.

– Joyeux Magazine