Krishnamurti, Philosophe Indien

Il n’y a pas de Krishnamurti, comme il n’y a pas de dieu consolateur, ni de sens à la vie affirme cet inclassable et virulent philosophe indien.

La vérité est pour lui “un pays sans chemin”, une vision intime en élaboration perpétuelle, qu’il ne prétend ni détenir ni transmettre.

“Dès que vous suivez quelqu’un vous cessez de suivre la vérité” dit-il.

A chacun d’entrer en contact avec son enseignement, sans intermédiaire, sans crédulité ou idées préconçues, pour devenir “son propre maitre et sa propre lumière”.

Vous êtes le monde

Vous êtes le monde, vous n’êtes pas séparés du monde. Vous n’êtes pas américain, russe, hindou ou musulman, À part les mots ou les étiquettes, vous êtes le reste de l’humanités parce que votre conscience et vos reactions sont identiques à celles des autres. Vous parlez peut-être une autre langue, vous suivez des coutumes différentes, ceci est de la culture superficielle – toutes les cultures semblent assez superficielles – , mais votre conscience, vos réactions, votre foi, vos croyances, vos idéologies, vos peurs, vos angoisses, votre solitude, votre souffrance et votre plaisir sont les mêmes que ceux du reste de l’humanité.

« Si vos changez, cela affectera l’ensemble de l’humanité.”

Vivre comme un être neuf

“Savoir” au sens ou l’entend Krishnamurti, c’est se “dénuder complètement”, se dépouiller des accumulations du passé et aborder la provocation [de la vie] à la façon d’un être neuf”.

C’est se libérer de la pensée, qui est une reaction de la memoire visant à répéter les schemas connus, rassurants. Sous cet angle paradoxal, la pensée n’est pour lui, jamais intelligente.

“La vérité est un pays sans chemin. Nulle organisation, croyance, nul dogme, prêtre ou rituel, aucun savoir philosophique, aucune technique psychologique ne permet à l’homme de s’en approcher »

Il doit la découvrir dans le miroir de la relation, par la compréhension du contenu de son propre esprit, par l’observation et non par l’analyse introspective ou la dissection mentale”

Un sentiment pour toutes les choses vivantes

Il est étrange que nous ayons si peu de relation avec la nature, les insectes et la grenouille bondissante, la chouette qui appelle sa compagne à travers les collines en hululant.

Nous ne paraissons jamais avoir un sentiment pour toutes les choses vivantes sur terre. Si nous pouvions établir une relation intense et constante avec la nature, jamais nous ne pourrions tuer un animal pour nous nourrir, ou causer de la douleur, pratiquer la vivisection sur un chien, un singe un cochon d’Inde pour notre profit.

Nous trouverions d’autres moyens de guérir nos blessures, nos corps. Mais la guérison de l’esprit est une chose tout à fait différente,  cette guérison a lieu graduellement si vous êtes avec la nature, avec cette orange sur l’arbre, avec le brin d’herbe qui pousse au travers du ciment, avec les collines enveloppées par les les nuages.

Par Danièle Luc, journaliste
Psychologie Magazine